Présentation de l'éditeur: « Le onzième jour après ma mort, Papa est allé porter ma couette à la teinturerie. Monter la rue du Couédic, les bras chargés de ma literie, le nez dedans. Il se dit qu'il renifle mon odeur. En fait, ça pue, je ne les avais jamais fait laver ces draps ni cette couette. Ça ne le choque plus. Au contraire : subsiste encore quelque chose de moi dans les replis blancs qu'il porte à la teinturerie comme on porterait le saint sacrement. Papa pleure le nez dans le coton. Il profite. Il sniffe encore un coup la couette, et il pousse enfin la porte du magasin. Papa ne peut plus traîner. Condoléances, etc. Le teinturier, recondoléances, etc. débarrasse papa de la couette. Papa aurait voulu que ça dure, une file d'attente, une livraison, une tempête, juste que ça dure le temps de respirer encore un peu plus des bribes de mon odeur. Papa se dépouille, il perd, il perd. »
Et alors?: Terrible récit d'un père qui, par la voix de son fils disparu, nous fait partager sa peine mais aussi et surtout nous fait comprendre qu'il est possible de vivre avec l'horreur de l'absence. J'ai senti beaucoup de tendresse et d'amour dans ce recit mi réalité mi fiction. L'amour absolu et la douleur d'un père à l'état brut, sans faux semblant. Dérangeant parfois, on ne peut rester indifférent. Quelques longueurs aussi parfois mais au final un très bon moment d'émotion pour ma part.